LA MAQUETTE 


Les bases

L'aspect visuel d'un produit, pour l'occasion le document papier, est capital. Car c'est bien cela qui dans un 1er temps va capter l'attention du lecteur avant de le faire passer à l'acte d'achat, essentiel pour l'éditeur. Il faut donc ne se pas rater sur la maquette d'un document, et quelques règles sont là pour nous y aider... 

Ces règles ou « conseils » ne sont en rien fixes, quoique, ou systématiques, vu que « Les règles sont faites pour être dépassées »... Mais encore faut-il les connaître pour le faire...

Avant de commercer « bille en tête » une maquette, papier ou numérique, certains critères doivent déjà avoir été définis : le format (la dimension) et la pagination du document (le nombre de pages). Ces paramètres de bases sont essentiels car se sont eux qui vont définir « l'encombrement » de votre document par rapport au volume d'information à traiter. Se sont eux aussi qui vont déterminer les coûts de votre impression... rapport aux laizes de papier et de film ainsi qu'au façonnage afférent.

Choisir le type de papier à utiliser et réfléchir à l'éventuel classement du document, format rigidité, reluire... Dans l'absolu il serait bon d'avoir dès cette étape plusieurs devis de votre imprimeur en fonction de vos divers cas de figure... mais bon, là, faut pas trop rêver quand même !

Ces choix définis, commence la réflexion sur la maquette. Son style : classique ou original, sérieux ou branché... et sa structure générale : marges, type de colonnage, choix des couleurs, polices de caractères... 

Tous dans l'aspect visuel à son importance, par exemple :
Les blancs qui aèrent la mise en page et définissent la hiérarchie de la page ;
Le colonnage (nombre de colonnes de texte composant une page) deux, trois, quatre colonnes ou plus, pour gérer tour à tour texte de fond, d'actualités ou d'encart ;
Les têtières (entête et pied de page) qui personnalise un article ou une séquence de page ;
La titraille (les titres) qui dans le visuel doit donner le ton et susciter l'envie de lire ;
Les chapeaux (texte en ouverture d'article) qui précise le titre et introduit l'article ;
Les légendes, argumentant l'image ;
Les tournes, incitant à lire un article d'une page à l'autre ;


La typographie

C'est un élément essentiel à la signature visuel d'un document, pour un magazine par exemple : 
Elle doit pour le lecteur inspiré la clarté et la lisibilité du contenu rédactionnel. Le but de la typographie est de pouvoir être lu dans la durée. Pas trop d'innovation dans son utilisation, pas de polices « exotiques », plutôt du classique. Un fois choisie, elle restera une référence, inscrite dans la charte graphique, et ne sera pas souvent modifiable...

Une police de caractères  est un assortiment complet des caractères. Lettres capitales et minuscules (bas de casse), chiffres, signe de ponctuation, etc, de même graisse et de même famille. On peut avoir des variantes de la police de base : maigre, ½ gras, gras, italique, gras italique.

Le choix du corps (la hauteur) et du style du caractère ne dépend pas uniquement du niveau de myopie du lecteur... pardon..., ni de son age, un livre pour enfant par exemple, mais aussi et surtout de la hiérarchie du contenu. 

3 à 4 niveaux de corps, du plus grand au plus petit : titre, sous titre, chapeau, texte de lecture, est un bon compromis, au delà, sauf exception, confirmant la règle, le lecteur pourrait interpréter un « flou artistique » là on y voyait de la créativité... et ne plus savoir à quel niveau de lecture se situe l'information. 
Même chose pour les styles, gras, italique... la main légère sur la souris. Bien disposer ses blancs et hiérarchiser ses corps suffit le plus souvent. 

Le (les) logo titre peu lui, au contraire, demandé une recherche typographique poussée et créative. Il est partie intégrante de l'image générale du produit et doit « marquer l'esprit » tout en privilégiant sa lisibilité.

En savoir plus sur les polices de caractères ? Voir la page texte.
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L'harmonie des couleurs

Les couleurs marque de manière forte l'identité du produit et doivent respecter une certaine harmonie. « L’harmonie est obtenue lorsque l’esprit est satisfait ... ( soit, mais quel esprit, le mien ou le vôtre, et quelle harmonie ? ) ... ce qui se produit le plus souvent lorsqu’il existe une cohérence d’ensemble au niveau des éléments observés ».

Il est donc important de faire la différence entre l’harmonie subjective et objective. 

« L’harmonie subjective » concerne le jugement personnel en ce qui concerne la combinaison de deux ou plusieurs couleurs. Il s’agit dans ce cas de jugements type agréable/désagréable, sympathique/antipathique, beau/laid... propre à chacun...

« L’harmonie objective » s’appuie sur deux phénomènes physiologiques propres à l’adaptation visuelle de l’observateur : le contraste successif et le contraste simultané. Ces deux phénomènes démontrent que l’oeil a besoin d’équilibre, et qu’il y parvient en "produisant" une couleur complémentaire. 

On peut donc dire que la meilleure façon pour créer une harmonie de couleur est d’utiliser les propriétés du cercle chromatique . Par exemple des accords à 2, 3, 4 ou 6 couleurs :

Deux couleurs : choisir deux couleurs diamétralement opposées
Trois couleurs : choisir trois couleurs formant un triangle équilatéral
Quatre couleurs : choisir quatre couleurs formant un carré
Six couleurs : choisir six couleurs formant un hexagone.

On peut aussi décliner tout une gamme de teintes basées sur une seule couleur, en utilisant des valeurs différentes. Cette technique permet de réaliser sans trop de risque une unité d’ensemble.

En savoir plus sur la couleur et la colorimétrie  ? Voir la page image .

La maquette

La maquette ne doit pas uniquement démontrer que le maquettiste est superméga créatif ou utilise correctement les techniques. Elle doit aussi dans sa structure globale refléter les particularités du client ou du produit, son secteur d'activité, ses idées, son milieu économique et social, son statut... 
Tout cela mérite que l'on y réfléchisse avec autant de temps que nécessaire pour que le projet mûrisse et prenne corps peu à peu, en évoluant au fur et à mesure, jusqu'au résultat final.

Concevoir une maquette c'est comme apprendre à marcher. Au début on se casse la binette, puis, petit à petit, en respectant certaines règles, on se tient debout. Et puis un beau jour, enfin, après beaucoup d'effort, on marche ! Mais... on n'est jamais à l'abri d'une chute...

En général on ébauche sa maquette en crayonnant, de façon plus ou moins abouti, sur du papier pour ensuite passer sur un logiciel de mise en page. Je dis normalement, car on sait bien que grâce ou à cause de l'ordinateur, l'étape du dessin papier passe bien souvent à la trappe en PAO... Pourtant ce fameux rough [reufe] est l'élément de base de votre publication. Cette maquette est l'aperçu rapide de ce qu'attend le client ou le concepteur pao pour sa réalisation numérique.

On peut considérer deux types de maquettes : la première, le crayonné, que l'on nomme aussi lay-out va plutôt être utilisée pour des travaux peu volumineux, du style affiche, entête de lettre, flyer, stycker... Elle donne le ton général de la réalisation, mais laisse une certaine interprétation au concepteur PAO. La seconde, que l'on nomme prémaquette est utilisée pour des publications plus complexes, tels que les magazines ou les catalogues qui peuvent comporter plusieurs types de mise en page. La prémaquette est beaucoup plus élaborée et sert de document à reproduire fidèlement, car normalement tout y est en termes d'instructions. Les marges, les polices de caractères, les mises en formes, le placement des images, les couleurs, etc... y sont indiquées et doivent être prises en référence.
La prémaquette est très souvent réalisée en numérique est peut être utilisée directement comme fichier de base.

Lorsque la maquette est validée, par le client ou par la hiérarchie, la production numérique peut commencer. 

Une fois son logiciel de mise en page ouvert, on commence par créer un gabarit, le squelette de la structure de la mise en page, ou on va définir des marges, des lignes de repère horizontales et verticales, disposer ses blancs, ses colonnes... sur l'espace généralement rectangulaire de la page, afin d'y placer des blocs dans lesquels du texte ou des images viendront se placer. 



Un discours, un discours...

Loin de moi l'idée de faire une thèse sur le prépresse ou un précis de composition numérique. J'ai pas le niveau... Pourtant j'ai commencé à utiliser l'outil informatique à la préhistoire, en 1985, presque à la naissance de la PAO, sur un Mac+ pour ceux qui connaisse. J'y ai mis un doigt et je me suis fait engloutir tout entier. Et depuis que je suis tombé dans la marmite les effets sont permanents...
Car malgrès toutes ces années d'expérience en entreprises : agence de pub, de communication, d'édition, et surtout imprimerie, je n'oublie pas l'infinie souplesse que nous offre l'ordinateur. Son droit permanent à l'erreur, ses capacités et ses logiciels toujours plus puissants et automatisés qui rendent possible et facile des réalisations qui autrefois ne l'étaient pas. Les anciennes méthodes définissaient des métiers à part entière, très techniques et bien cloisonnés. La révolution technologique a pulvérisé ces frontières. 
Mais elle ne dispense pas de connaître les règles du métier, de développer son savoir et son sens de l'esthétique, sa culture... Il faudra toujours considérer que la mise en page et le traitement de l'image sont et resteront de vrais métiers, en opposition avec le discours commercial et l'utilisation des logiciels qui nous font croire qu'il suffit d'avoir des outils pour être un professionnel. Une relecture, une mise en page, une correction colorimétrique, un rip, un montage, une imposition, un flashage, et j'en oubli, répondent à des nécessités qui n'admettent pas l'improvisation ni l'approximatif.
Alors non, pas de thèse sur le prépresse ni de précis de composition, mais plus simplement un ensemble de connaissances et de techniques de bases, non exhaustives, utilisées dans la chaîne graphique numérique... « Apprends, apprends, apprends... tu connaîtras ton ignorance »

Un peu d'histoire

Jusque dans les années 80 il était impossible de fabriquer professionnellement sur un micro-ordinateur des livres ou des magazines en maîtrisant l'aspect typographique et encore moins la gestion des images et des illustrations. Seules des machines industrielles complexes et coûteuses, les photocomposeuses, permettaient de générer des mises en pages de magazines, journaux, etc...

Rendons a césar... En 1984, un ordinateur révolutionnaire apparaît. Des performances ridicules pour notre époque mais il est doté de nouveaux éléments indispensables à la mise en page numérique : un écran bitmap, gestion point par point et non plus par caractères, des polices de caractères avec mise en forme, un système d'exploitation intuitif et graphique, ainsi qu'un outil discret mais génial qui donne la possibilité de dessiner, tracer, manipuler, bref de pouvoir utiliser un ordinateur sans être obliger de savoir lire des lignes de codes sur fond noir. Cet outil c'est la souris, cet ordinateur c'est un Macintosh...

Coté logiciel c'était niveau traitement de texte, et faute de puissance cela restait très laborieux, mais les fabriquants qui veillaient sur nous, gonflérent très rapidement la puissance de leur machines, et de leurs prix (aujourd'hui, heureusement, ils sont devenus abordables). Mais surtout, un certain M. Paul Brainerd conçu un logiciel capable de générer une mise en page professionnelle sur un micro-ordinateur, domaîne jusque là réservé aux grosses stations de travail. Ce logiciel c'était PageMaker. C'est lui qui est l'outil d'origine du concept Desktop Publishing, en français micro-édition ou plutôt PAO...

Le dernier élément majeur à la naissance de la PAO fut l'imprimante laserwriter d'Apple, avec son propre processeur et sa propre mémoire, elle possédait une caractéristique unique : les circuits nécessaires pour décoder un language de description de page, le langage PostScript.

Et voila les dés sont jetés. Un ordinateur, un logiciel, une imprimante et un language de description de page sont à l'origine de l'édition numérique. Aujourd'hui tout à chacun peut produire, avec plus ou moins de technique et de réussite, des documents de qualité professionnelle à l'aide de son micro-ordinateur...

Et alors, comment ça marche ?

Il est entendu que les différentes étapes décritent ci-après le seront dans un ordre théorique. Cet ordre n'est peut être, certainement, malheureusement pas celui que l'on utilise en pratique. On sait bien que ces étapes peuvent être inversées ou simultanées, d'autres réalisées en même temps par d'autres personnes... par exemple on peut s'occuper des images avant la saisie des textes, ou l'inverse, on peut placer les images avant leurs retouches, ou l'inverse, préparer la mise en forme des textes avant la relecture, ou l'inverse, etc... la liste est longue.

Ce que l'on retiendra, quelque soit l'ordre utilisé, c'est que tout commence par des opérations de saisie, de numérisation ou de création à partir d'un ordinateur. Ensuite, la mise en page c'est l'assemblage ordonné, ou pas, des textes et des images. Vient enfin la publication du document qui impose une préparation aux différentes étapes techniques d'impression. Tout un programme
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